Pour que cette « révolution » économique soit synonyme d’espoir concret, pour que la révolution industrielle et son capitalisme ne soit pas synonyme de l’extinction des espèces vivantes sur la terre, alors il faut Oser Rêver, Oser être Visionnaire, Oser repenser les Valeurs, Oser Entreprendre, Oser regarder l’Avenir en face, s’en sentir responsable, remettre l’individu au centre des préoccupations, dépasser le « marche ou crève »…

Si les trente glorieuses ont reconstruit la France, le monde que nous ont laissé les générations d’après-guerre est terriblement mal en point, la conscience individuelle est dénigrée, le rapport aux choses est noyé sous des conceptions purement arbitraires de type mercantile, etc. Comme le pense Frans Van Der Hoff « une autre organisation sociale est possible parce que le capitalisme n’est rien de plus que l’organisation systématique et légale des injustices, des inégalités et des exclusions, parce que les démocraties existantes sont fictives. Ce sont des simulacres qui servent les intérêts particuliers et privés. Seuls ceux qui ont la faculté de survivre s’en sortent, jamais les plus faibles ». Adorno, qui est l’un des premiers à avoir cerné ce mécanisme insidieux qui consiste à faire d’une émancipation un principe d’asservissement nouveau, rejette l’idée d’un développement historique du capitalisme déployant une raison émancipatrice, pour voir à l’œuvre dans ce développement le seul achèvement d’une conscience instrumentale gouvernée par un principe de domination ! Ainsi, d’après Edgar Morin, nous pourrions résumer la situation psycho-politique mondiale par cette formule : l’humanité a abandonné toute intelligence tout sens critique et donné la priorité à la religion. Pire que tout, c’est la religion du marché absolu qui domine et perdu tout sens moral, tout idée d’éternité. Et c’est un désastre pour toute l’humanité. La richesse et le pouvoir sont montés sur le trône de ces dieux déchus. Les discours politiques, la propagande et les médias de masse les nourrissent…

Alors que puis-je faire, moi, petit individu négligeable et négligé, moi qui considère le courage comme une utopie, moi qui pense que le monde est trop ancré dans sa mentalité d’airain pour y changer quoi que ce soit. Mais comment pourrais-je changer le monde si je ne change pas moi-même, comment pourrais-je avancer sur le véritable chemin si mon esprit est envahi de désirs inassouvis, de besoins qui n’en sont pas vraiment, de pulsions qui menacent à tout moment de briser la digue de ma conscience, de mes efforts, de mes promesses ? Comment pourrais-je taire les voix envoutantes des sirènes qui m’offrent sur un plateau d’argent la sueur et le sang de mon aveuglement ? Est-ce qu’un jour je prendrai conscience que moi, infime entité, je suis capable de générer un changement ? Peut-être oui, peut-être car je ne suis pas seul, je sais aussi qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peut changer le cours des choses, que tout commence par une initiative, un nouveau message de caractère déviant, marginal, souvent invisible aux contemporains qui peut s’étendre comme une trainée de poudre aux quatre coins de l’hémisphère…

Portés par la beauté et la force du message les peuples se réveilleront et agiront pour les générations présentes, agiront pour la postérité et s’inscriront dans la durée dans une action communicative et régénératrice des volontés solidaires. Ils développeront leur altruisme, leur magnanimité, s’attacheront à la société, à leur société qu’ils auront forgé de leurs mains, avec leur sueur, leurs peines et leurs larmes. Après tant de siècles de haine et de guerres ils auront compris que le destin ne s’identifie ni à l’espèce ni à la race, ni à la famille, ni à l’individu séparé et précaire, il s’identifie au Nous, à l’ensemble, au collectif…

Oui demain s’ouvre l’ère de l’association des individus, de la gestion, de la prévision, de la négociation, de la prudence, de la clairvoyance, de l’interaction, de la concertation, de la composition. Ainsi enclenché le processus dessinera les contours d’un monde meilleur, un immense territoire foulé par des hommes conscients, avertis, altruistes, pensant au Nous avant de penser au soi, pensant au destin commun de l’humanité et de la Terre apaisée…

Alors qui s’y mettra le premier ? Qui fera le premier pas, celui qui rompt avec la tradition du chacun pour soi, de l’égoïsme, de la cupidité capitaliste et malheureusement humaine ? Qui aura la force de casser sa mentalité-génétique issue du primate chasseur-cueilleur, héros malgré lui d’une survie sanglante s’étalant sur des millions d’années ? Oui, qui ? Qui arrêtera d’attendre ce miracle qui ne viendra jamais, ce miracle qui ferait que l’état et ses chers élus sortent des sentiers battus de la productivité, du calcul, de la rationalité, de la nationalité et marche sur celui de la compassion, de la compréhension, de la construction d’un avenir pour tous…Ne vous demandez plus ce que la société peut faire pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre société car la démocratie de demain a moins besoin d’un sauveur que d’un peuple qui se sauve lui-même…Oui, soyez à l’écoute de tout et de tout le monde, acceptez que n’importe qui puisse avoir quelque chose d’important, d’intéressant à dire et que cette pensée peut avoir une influence sur le cours des choses.

Oui, soyez à l’écoute de tous car il n’existe pas de « super penseur » qui puisse appréhender l’intégralité des circonstances de la vie car les sociétés humaines se sont ainsi construites, en groupant, en collectivisant les pensées de toutes et de tous. Et cette pensée collective peut avoir un impact et permette de prendre le Pouvoir afin, non de l’obtenir pour ce qu’il est mais bien d’en user pour ouvrir un terrain encore vierge.

Tenter, braver, persister, persévérer, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin et la lumière qui les électrise, dixit Cynthia Fleury. Oui, il existe en tout organisme humain adulte des cellules-souches dotées des aptitudes polyvalentes propres aux cellules embryonnaires, mais inactivées, de même existe-t-il en tout être humain, comme en toute société humaine, des vertus régénératrices ou génératrices, à l’état dormant ou inhibé. Dans les sociétés normalisées, stabilisées, rigidifiées, les forces génératrices/créatrices se manifestent chez les déviants que sont les artistes, musiciens, poètes, peintres, écrivains, philosophes, découvreurs, bricoleurs, inventeurs et d’autres encore. Or la conscience que tous les grands mouvements de transformation commencent toujours, y compris dans les sociétés figées ou sclérosées, de façon marginale, déviante, modeste, montre que les innovations créatrices sont toujours et partout possible, qu’elles sont l’apanage de tant d’êtres humains, rajouterai Edgar Morin…

Voilà, nous arrivons au terme de cet essai sur l’Economie Démocratique Active (système Andromède) mais ce n’est pas une fin fermée puisque tout reste encore à construire, à fonder, à édifier, à solidifier. J’espère sincèrement que cet essai vous permettra d’élargir le champ de la conscience (le champ des possibles dixit une publicité pour une marque de yaourt !), qu’il vous permettra d’élaborer de nouvelles idéologies, théories, qu’il vous a fait comprendre que tous les individus ont les outils intellectuels suffisants pour participer à la construction d’un monde meilleur plutôt que de simplement suivre l’élite installée aux commandes de notre destin par notre abandon à laisser l’autre réfléchir à notre place. Victor Hugo disait que « les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui ». Alors soyez comme moi, soyez utopiste et peu à peu vous vous libérerez des chaînes spirituelles du conditionnement créé par l’oligarchie et les sachant défendant par le mensonge dissimulé les intérêts des puissants. Oui, il est urgent d’agir, urgent d’acter le changement. « Quand les réalités extérieures s’imposent à nous cela signifie que ce changement est déjà entamé ». Et si un jour votre enfant vous demande : « maman, papa, pourquoi je vais à l’école ? ». Alors vous aurez la sagesse de ne plus répondre « mais pour avoir un bon métier mon enfant, un métier qui gagne beaucoup d’argent pour te payer plein de choses…» mais vous aurez la gentillesse de lui répondre : « Pour construire un monde plus juste mon enfant, un monde d’avenir, un monde pour tous les êtres humains…».

A SUIVRE…

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Conclusion générale de l'EDA